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Créé en mars 2007

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Fury Magazine, toujours à la pointe de l'actualité d'il y a cinquante ans en arrière.

Nos garanties :

- Tous nos articles sont écrits sur des ordinateurs à fiches perforées gros comme une camionnette.

- Nos rédacteurs ne communiquent entre eux que par téléphone filaire.

- L'un d'eux est né avant 1960.


"Nous sommes l'avant-garde du passé."

Modern life is rubbish...

periscope.jpg
... quoique...
Par Oddjob
  

"Dans des aventures sensationnelles, inédites… Spirou présente… Un type extraordinaire les amis ! Jean VALHARDI ! Un gaillard plein d’allant et de courage que vous aimerez. Comme vous aimez les héros de Spirou…"

Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire ! Précipitez-vous chez votre libraire favori et plongez-vous dans les aventures de VALHARDI, le célèbre détective dont la poignée de main, franche et ferme, était le signe de reconnaissance des membres du Club des Amis de Spirou. Eh oui, les belles éditions DUPUIS, nous proposent, enfin, une magnifique intégrale digne de ce nom, avec un premier tome regroupant les années 1941 à 1946, avec Doisy au scénario et surtout Jijé au dessin. Alors mieux qu’une distribution de cartes de rationnement gratuites… lisez les enquêtes de VALHARDI !

Vous En Voulez Encore ?

Trop chauve pour être une rock star, trop asthmatique pour être footballeur, pas assez alcoolique pour être écrivain, trop Français pour être Anglais, pas assez suicidaire pour être artiste, trop intelligent pour la télé-réalité. Il ne me restait pas grand' chose, et ce pas grand' chose, c'est devenu Fury Magazine. Hong Kong Fou-Fou


Rédaction :
wally gator logo Wally Gator : rugby de village, communion solennelle et charcuterie.
Eleve-Moinet-2.jpg  Elève Moinet : permis B, Première étoile, BEPC (mention Assez bien)
oddjob logo 2 Oddjob : KPM, RKO et Kop Boulogne.
barbidule-logo.jpg Barbidule : contradictions, bals de village et coloriage.
Getcarter logo Getcarter : mod, mod, mod.
hkff logo Hong Kong Fou-Fou : soins capillaires, huile de moteur et kilomètre arrêté.

N'hésitez pas à nous écrire : fury.mag@gmail.com (Pas de compliments, nous sommes modestes. Pas de critiques, nous sommes susceptibles. Pas d'insultes, nous sommes hyper baraqués. Pas de propositions à caractère sexuel, nous sommes fidèles.)
Vous pouvez également devenir fan de Fury Magazine sur Facebook (ici : Fury Magazine sur Facebook).
23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 06:59

oddjob logo 2 Par Oddjob

 

La rentrée s’annonçait sous les plus mauvais auspices.

Les rubriques nécrologiques étaient noircies, en cette fin d’été, des noms de deux artisans de haut vol, l’un écrivain de polars costauds et caustiques et l’autre réalisateur d’une poignée de bobines fortement carrées et efficacement ficelées.

Et le même jour en plus !

Ce fichu 20 août 2013, Elmore Leonard et Ted Post cassaient leur pipe…

Le premier excellait dans le polar, mais aussi dans le western, et bon nombre de ses bouquins avaient donné lieu à des adaptations cinématographiques.

Pour le meilleur : 3h10 To Yuma, réalisé par Delmer Daves, Hombre (avec Paul Newnam) de Martin Ritt, Mister Majestik (un grand "Bronson") de Richard Fleisher et bien sûr Jackie Brown, le meilleur Tarantino (tiré du roman Rum Punch).

Mais aussi, pour le moins bon : Get Shorty de Barry Sonnefeld et sa "suite" Be Cool de F. Gary Gray…

On lui devra également quelques scénarios originaux, dont le sympathique (mais trop souvent boudé) Joe Kidd, l’une des dernières réalisations de John Sturges, avec Clint Eastwood, Robert Duvall et John Saxon !

  mr-majestyk.jpg

 

Le second excellait dans le polar, le western… mais aussi le film de guerre et le fantastique. Car si on lui doit de nombreux épisodes de Rawhide, en 1968 il livre un fort honorable western, toujours avec Eastwood (encore lui…), Hang’Em High (Pendez-les Haut et Court).

Mais surtout, c’est lui qui sut, haut la main, donner une suite à deux chefs d’œuvre de notre panthéon en cinémascope : Beneath The Planet Of The Apes et Magnum Force. La gageure était de taille, mais Post réussit à s’affranchir du poids référentiel des films précédents en développant efficacement des univers fortement balisés.

Enfin, en 1978, avec Go Tell The Spartans (Le Merdier), il explore habilement les premiers engagements US au Sud Vietnam et les premiers signes d’un enlisement à venir, à travers la mission du commandant Baker (Burt Lancaster). La même année, il tournera avec Chuck Norris, un réjouissant Good Guys Wear Black (Le Commando des Tigres Noirs)…

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magnum-2.jpg

 

Et pour nous consoler de ces tristes disparitions, voilà qu’un bien bel album de bande dessinée déboule quelques jours plus tard dans les rayons des libraires spécialisés : Tyler Cross.

Sur un scénario de Fabien Nury, le dessinateur Brüno (précédemment auteur complet sur l’excellent Lorna, chroniqué ici) nous sert une nouvelle variation du "héros" dont le plan ne se passe pas comme prévu et atterrit dans un petit bled de province tombé aux mains d’une famille despotique.

Mais l’intrigue importe peu. Les recettes ont été maintes fois utilisées. Qu’importe.

Le scénario, ne pastichant jamais le genre, rend un hommage "amoureux" à tout un pan de la culture hard boiled, au polar sous toutes ses formes : pulps, comics, novels, serials, B movies… Mais aussi au western.

Si Brüno avoue lui-même s’inspirer de Bad Day at Black Rock (Un homme Est Passé) de Sturges et de High Sierra (La Grande Evasion) de Walsh, on ne peut s’empêcher de penser au personnage de Parker de Donald Westlake, au Hot Spot de Dennis Hopper (d’après le génial Charles Williams) ou au Miller’s Crossing des frères Coen. Bref que du beau monde pour veiller à la destinée d’un tueur professionnel !

Et tout est à son paroxysme dans son dessin – version bis de la ligne claire.

 

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C’est violent (très violent !), le soleil est éblouissant, la poussière vous brûle le fond de la gorge, le sang noir et poisseux coule à flots, les armes déchirent les corps et surtout les bons sentiments et la morale sont aux abonnés absents.

Heureusement, les femmes y sont belles (très belles !), c’est déjà ça…

Quant au dessin de couverture, il tient bien davantage de l’affiche de cinéma, tant sa composition en split screen est des plus "jouissives".

  tyler-cross-2.jpg

 

Rio Bravo, c’est le nom que les Mexicains lui donnent…

Alors, un bon conseil, enfermez-vous dans la bibliothèque, callez-vous dans votre meilleur fauteuil et savourez égoïstement ce stimulant moment de lecture en cinémascope.

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 06:37

Eleve Moinet 2 Par l'élève Moinet

 

 

Michel, Dan, Jimmy, Marc, Ric… Les jeunes gars du style rétro

 

Ce mois-ci : L’agent P. 60 dans Altaïr III a disparu !

 

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"Bonjour les petits enfants, comment allez-vous ? Bien ?..."  Ah un bon Pipo le dimanche après-midi. La piste aux étoiles sur la première chaîne. Que d’insouciance… Je vais vous dire, j’en ai les larmes aux yeux. Rappelez-vous ceux de Roger Lanzac. Avec sa belle paire. De valises. En dessous. Et ses chemises. A jabots. Voyageur immobile du petit écran que l’on imitait à l’heure du goûter en se mettant deux quartiers de mandarines sous les yeux. Un monsieur loyal comme on n’en fait plus au milieu d’étoiles comme on n’en fait plus sur un générique comme on n’en fait plus.

 

Voilà pour l’introduction, nous allons passer à la transition. Il y en a une : mais les étoiles ne font pas toutes leur numéro. Ca c’est fait, passons au développement, le voilà.

 

1959. Alors que Libellule s’évade de la maison d’arrêt et que monsieur Content, des établissements Content, l’est de prêter sa Quick Super, le très sous-estimé et suranné Raymond Poïvet lance un nouveau héros patenté, l’agent P. 60. Monsieur loyal comme on n’en fait plus, qui entretient des rapports privilégiés avec sa Simca Aronde P. 60, étoile parmi les étoiles (Facel) Vega,  Alfa (Roméo) et… Altaïr (III). Juste retour des choses, c’est elle qui sponsorise la série. Il est comme ça l’agent P. 60, pas chien.

 

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Regardez avec quelle facilité notre héros vient de retrouver le satellite espion disparu en plein désert. Et en voiture s’il vous plaît ! En Aronde bien sûr. Observez-le, toisant cet amas technologique dérisoire gisant à ses pieds, son casque colonial à la main pour garder la tête froide. Il a bien mérité une bonne pipe. Un tel mystérieux philosophe doit se prénommer Raymond. Raymond Aronde.  En tous cas, la guerre froide n’a qu’à bien se tenir, la Simca est là. L’agent P. 60 aussi. Pour résoudre L’affaire Fulgur, pour Enquêter au salon, pour remporter Le rallye et bien sûr, pour retrouver Altaïr III.  Missions accomplies ? Oui, chef.

 

Mais il y a un mais. Allez chez votre libraire préféré. Essayez de le faire descendre de son tabouret pour vous donner le dernier Agent P. 60. Il a (l’agent P. 60, pas le libraire) plus de chance de saisir L’insaisissable Mr Smith, qu’il a (le libraire, pas l’agent P. 60) de chance de saisir votre bouquin. Jamais il (l’agent P. 60) n’aura droit à ses aventures en devanture, sur une étagère d’isorel perforé, bien éclairée par un néon jaune. Triste destin pour un chic type.


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Il nous reste, enfin, à passer à la conclusion. Pour la peine, laissons la parole au scénariste Nicolas Goujon, du magazine Line, sous-titré… Le journal des chics filles. "J’ai fait un ou deux ans de publicité dans Tintin pour vanter la Simca Aronde P.60 : Il fallait faire intervenir cette voiture sans dire, et je crois bien que c’est moi qui l’avait suggéré, qu’elle était merveilleuse et que c’était la plus belle, ceci afin que le lecteur soit finalement obligé de constater, qu’effectivement, elle était formidable…" Chers amis, puissiez-vous faire de même pour cette rubrique dans vos dîners en ville. Juste suggérer et faire comprendre combien elle est merveilleuse et formidable. Sans la nommer. Soyez chic.

 

Merci à : ,http://www.facel-vega.asso.fr/, http://bdzoom.com/patrimoine/

Gloire à : http://www.forum-auto.com/automobile-pratique/modelisme-modeles-reduits/sujet747-12635.htm

 

 

moinet

L'élève Moinet au volant d'une Aronde P60, venant de se relire.


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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 06:21

hkff logo Par Hong Kong Fou-Fou

 

Même si ça date de plus de trente ans en arrière, je me souviens parfaitement d'une certaine après-midi de janvier 1983. J'étais assis sur les gradins du stade Jean Laffont avec quelques camarades de classe et, dans nos petits shorts satinés, nous nous les gelions en attendant l'arrivée du prof de sport. Le petit groupe que nous formions était un peu isolé parmi l'ensemble des élèves de seconde du lycée Arago. Nous étions différents, sur le plan des goûts musicaux et vestimentaires, surtout. Certains d'entre nous portaient des Harringtons, d'autres des Clarks ou, comme moi, leur pâle imitation, les Ciaks. Les plus chanceux, ceux que leurs parents avaient envoyés en Angleterre pour tenter d'améliorer leur niveau de langue, en avaient ramené non pas une connaissance accrue du prétérit mais une paire de Doc Martens flambant neuves, le Graal absolu à l'époque. Tous les lundis après-midi donc, nous allions faire chauffer la semelle de nos Adidas Nastase en faisant des tours de stade. Enfin, des tours... Comme il y a peu de chances que mon prof de sport de l'époque lise ceci, je peux aujourd'hui l'avouer, nous ne faisions même pas un tour. Nous profitions de la masse des élèves pour nous cacher derrière le tapis de saut en hauteur au premier passage et ne sortions de notre cachette qu'au dernier tour. Moi, j'avais une bonne excuse, j'étais asthmatique. Mais comme d'habitude, je m'égare. Avant de nous livrer à ces exploits sportifs, il fallait évidemment attendre que le prof soit arrivé. Nous patientions en nous montrant avec des airs de conspirateurs les articles que nous avions sélectionnés dans la presse musicale et jugés dignes d'être partagés par notre petite communauté : une chronique d'un disque des Dexys Midnight Runners ou des Pale Fountains par-ci, un compte-rendu d'un concert des bientôt dissous Jam par-là, etc.

Pourtant, ce lundi de janvier 1983, ce n'est pas Best ou Rock & Folk que l'un de mes copains a sorti de la besace militaire savamment décorée au marqueur noir du nom de quelques groupes bien choisis, mais le numéro 228 du magazine Lui. Sur la couverture, Sophie Favier nous regardait d'un air mutin derrière ses lunettes aux verres rouge et bleu. A côté d'elle, cette accroche : "La fille de l'année en relief". Le numéro était vendu avec une belle paire, de lunettes 3D bien sûr. Pas les trucs high-tech que l'on vous refile dans les hangars couverts de néons qui servent désormais de cinémas, non, celles en carton, qu'une grande partie de la population avait découvertes en 1982, suite à la diffusion sur FR3 de "La créature du lac noir", grâce soit rendue à Monsieur Eddy.


Lui-228-1983.jpg

 

Je ne me souviens pas des images, mais ça devait rester édulcoré. A l'époque, on était facilement émoustillés. Aujourd'hui, les gamins de onze ans regardent des films pornographiques sur l'iPhone ou l'iPad que leurs parents leur ont acheté pour en faire des iDiots. Autres temps, autres moeurs. En tout cas, la zozotante Fofie a perdu son job de coco girl à cause de ses apparitions dans la presse de charme. Le Favier-vous ? Collaro aimait faire rire, mais lui ne rigolait pas.

Mes copains et moi avons gardé cette charmante habitude pendant toute l'année de seconde et, je crois, de première. Une fois par mois, à tour de rôle, il y en a un qui achetait Lui et qui l'amenait pour le montrer aux autres.

Lui est né en 1963. Comme Sophie Favier. Elle était faite pour Lui. Contrairement à elle, Lui a disparu en 1994. Devenu trop vulgaire, trop ringard. Victime d'internet, aussi. Ca ne m'a fait ni chaud ni froid, je ne le feuilletais plus depuis bien longtemps, sauf chez mon coiffeur, comme le savent déjà les lecteurs fidèles qui ont de la mémoire (pour les autres : Les oreilles et la queue). Par contre, je collectionnais déjà les premiers numéros, dont les pages étaient une source d'inspiration permanente. Le magazine de l'homme moderne, je ne l'ai pas inventé.


Lui 1 1963

 

Et voilà que Lui revient, trente ans après que Sophie Favier m'ait apporté un peu de chaleur sur mon banc battu par le vent d'hiver (de la chaleur sur papier glacé ? Il faudra que je révise mes cours de thermodynamique). Comme tout le monde, j'ai été acheter l'un des 350000 exemplaires qui ont été imprimés. Pour la petite histoire, je me suis trouvé par pure coïncidence chez le même buraliste qu'il y a trente ans, quand c'était mon tour d'approvisionner mon groupe de copains en fantasmes sur papier. A l'époque, il fallait poser 12 francs sur le comptoir. Cette fois, c'était 2,90 euros, je ne risquais pas grand' chose. Je n'attendais pas grand' chose non plus de ce nouveau Lui. Et j'en ai eu pour mon argent. Honnêtement, lire ce magazine apporte autant de plaisir et de satisfaction que manger une pizza industrielle en regardant le journal télévisé. Ce n'est pas étonnant, si on regarde qui est aux manettes : Jean-Yves Le Fur et Frédéric Begbeider... Une paire, encore, de noctambules vieillissants qui se font plaisir avec un nouveau jouet. J'aimerais leur rappeler le vieil adage : "comme on fait son Lui, on se couche". S'il est vrai, vu le résultat, ils vont mal dormir. Je conseille à Begbeider de remplacer la cocaïne par la codéine.

Comble d'horreur, ils ont choisi comme rédacteur en chef, une rédactrice en chef(taine ?), qui nous vient de... Grazia... Mettre une femme à ce poste dans un magazine masculin, c'est comme mettre un chasseur chez 30 millions d'amis, non ?

Ce n'est pas qu'il est raté, ce premier numéro. Disons qu'il n'apporte rien de neuf. On dirait GQ, avec juste un peu plus de Q. Mais même les pages "Charme" sont soporifiques (la codéine, sans doute). On y voit des filles cadavériques qui ont l'air de s'ennuyer autant que celui qui les effleure d'un doigt distrait pour tourner les pages. La présence de ces photos ne semble justifiée que par la nécessité de vendre des espaces publicitaires à des marques de luxe et, bien sûr, parce que c'est un magazine de charme. Le problème, c'est qu'elles sont dans Lui, mais qu'elles n'aiment pas ça. Et leurs photos nous sont servies sans ces petits textes joliment troussés qui accompagnaient les pictorials d'antan.

Autre passage obligé, la pin-up dessinée. Comme à 83 ans Aslan doit manquer un peu d'allant, il est remplacé par un certain Jonathan Bey. Sûrement un copain de Begbeider, encore, dont on a plus de chances de trouver les oeuvres épinglées aux murs d'une agence de pub parisienne que dans la cabine du camion d'un routier.

Le seul article à sauver, c'est l'interview de Daniel Filipacchi, le père fondateur, qui a prononcé cette belle phrase "Je préfère être l'empereur du cul, que le roi des cons". Egalement celui sur la Source Family, une bande de hippies illuminés et drogués qui avait (cham)pignon sur rue dans le Hollywood des sixties. Des sujets qui datent, donc. C'est là le hic. Je me moque de lire un énième papier sur Wikileaks, ou sur les jeunes loups de Wall Street, ou de savoir qu'un jet biplace équipé d'une cafetière Nespresso et pouvant atteindre Mach 1 va être proposé à quelques puissants patrons ou émirs de ce monde. J'ai déjà vu la même chose dans L'Optimum, GQ, Monsieur. Tous ces magazines se ressemblent. Ils abordent tous les mêmes sujets, ils datent déjà avant même que l'encre ne soit sèche sur le papier.

Au moins, à Fury Magazine, en choisissant des sujets issus du passé et/ou qui n'intéressent qu'une poignée de gens, on assume notre déphasage. Nous vivons dans une (ex)stase temporelle. Nous sommes l'avant-garde du passé. Ca ne veut rien dire, mais ça en jette, hein ? J'aurais pu dire aussi l'arrière-garde du futur, mais les combats d'arrière-garde, ce n'est pas très glorieux.

Je le dis sans fausse modestie : Fury Magazine reste donc le seul magazine de l'homme moderne, même si c'est celui de quarante ans en arrière. Sur ce, je vais aller m'acheter le dernier So Foot.

 

Lui-1-2013.jpg

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 06:05

wally gator logo oddjob logo 2 hkff logo Par Wally Gator, Oddjob et Hong Kong Fou-Fou


 selection septembre 2013 bis

 

Contribution de Oddjob

Franz Ferdinand : Love illumination

Après un troisième album peu probant, nos irréductibles Ecossais reviennent aux fondamentaux et à cette parfaite alchimie faisant de leur rock une parfaite machine à se trémousser.

http://www.youtube.com/watch?v=6-kyUPoCzqA

Pendentif : Embrasse-moi

Décidemment la pop frenchy n’arrête pas de titiller agréablement nos tympans (pourtant si prompts à une méfiance légitime…). Voici que ces charmants Bordelais (surtout leur chanteuse) nous livrent ce genre de petit plaisir pop sucré, bien policé certes, mais ô combien efficace !

http://www.youtube.com/watch?v=5TRKh_YUgXA

Jagwar Ma : That loneliness

LE groupe imparable du moment. Même Noel Gallagher est leur plus grand fan… Et c’est vrai que ces deux joyeux Australiens nous régalent de leurs compositions, puisant leur folie créatrice aussi bien dans l’esprit Madchester des 90s que dans la pop psychédélique des 60s !

http://www.youtube.com/watch?v=_Tl7kjcQibY

Lalo Schifrin: Kelly’s Heroes Original Soundtrack

Revu cet été. Deux ans après Where Eagles Dare (Quand Les Aigles Attaquent), Brian G. Hutton nous ressert une nouvelle escapade, cette fois franchement plus décalée, en pleine Seconde Guerre Mondiale. Et Clint Eastwood de rempiler ! Mais surtout Lalo Schifrin nous offre cette B.O. nonchalante et aux accents fort peu guerriers.

http://www.youtube.com/watch?v=OqSiLL8U3vo

 

 

 

Contribution de Wally Gator

Un nouvel été s’achève. Je te vois venir, fidèle lecteur, tu es fébrile, c’est normal, comme je te comprends ! Un mois et demi sans Fury Magazine, c’est dur ! Pour te remettre dans le bain, et avant de te lancer à corps perdu dans le feuilleton "Si elle est dedans…", voici une nouvelle sélection.

Tout d’abord, trois vidéos : 

Fine Young Cannibals : Good things

C’est juste parce qu’il y des scooters dedans… Mais pas de rédacteurs de Fury Magazine !

http://www.youtube.com/watch?v=xrOek4z32Vg

Rinôçérôze : La guitaristic house organization

Des scooters et des rédacteurs de Fury Magazine dont le rédac’chef, purée !!! Riche !

http://www.youtube.com/watch?v=Z05E-SdDgAs

The Primaveras : Magic touch

Des scooters et un rédacteur de Fury Magazine. Une "cover", certes, mais la vidéo est vraiment très chouette ! On se fait plaisir à Perpignan !

Et pour ceux qui sont allergiques aux "covers" :

Melba Moore : Magic touch

Ma fille ainée l’écoute en boucle depuis deux moi à raison de 30 à 40 fois par jour. Je l’autorise donc, une fois n’est pas coutume, à fermer la porte de sa chambre.

http://www.youtube.com/watch?v=OxKZGTFAnAE

Allez, une demi-nouveauté, cela date de janvier 2013 :

The Joy Formidable : The leopard and the lung 

Vraiment dans la même veine que les précédents, sans que cela soit génial, j’aime bien.

http://www.youtube.com/watch?v=ywWLE-N_1jU

Et une vraie nouveauté pour finir :

Johnny Marr : The messenger

Toujours à mi-chemin entre les Smiths et New Order : de beaux restes !

http://www.youtube.com/watch?v=d2W8aVDxeBY

 

 

 

Contribution de Hong Kong Fou-Fou

Sulk : The big blue (2013)

Mélancolique en diable, parfait pour reprendre le chemin du boulot en traînant les tongs...

http://www.youtube.com/watch?v=1lkwdkwqn_g

Happy Mondays : 24 hour party people (1987)

J'ai passé l'été sous le signe du Manchester des années 80/90, grâce à l'élève Moinet qui m'a prêté le bouquin de Peter Hook, "L'Haçienda - la meilleure façon de couler un club", ainsi que le film "24 hour party people" de Michael Winterbottom. En y regardant de plus près (mais pas trop quand même), Fury Magazine et l'Haçienda, c'est la même chose : pour l'Haçienda, d'un côté une poignée de gens qui se démènent pour que ça marche et qui y perdent de l'argent (équivalent Fury Magazine : moi) et de l'autre, une majorité de gens qui en profitent pour s'éclater et rentrer gratuitement dans les soirées (équivalent Fury Magazine : tous les autres). Je rigole, les copains ! 24 hour Fury people !

http://www.youtube.com/watch?v=7YfhPVZwLMY

The Charlatans : North country boy (1996)

Restons à Manchester, mais cette fois pour rendre hommage à Jon Brookes, malheureusement décédé il y a quelques semaines. 44 ans, c'est jeune. Il n'a pas eu de pot, ce qui est quand même un comble pour un batteur.

http://www.youtube.com/watch?v=eWeb_S8rWag

Babyshambles : Nothing comes to nothing (2013)

C'est bien beau de grattouiller sa guitare sèche accompagné d'un piano et de deux ballerines, mais le rock'n'roll, ce n'est pas vraiment ça. Le retour d'un Pete Doherty plus musclé (c'est une image...) est donc très attendu. Le premier extrait du nouvel album va dans la bonne direction.

http://www.youtube.com/watch?v=PqVZlR48v2U

Dexters : Start to run (2013)

Nouvelle saison de Fury Magazine, et, heureusement ou malheureusement, mes goûts musicaux évoluent peu. Il va encore falloir te farcir, ami lecteur, de jeunes groupes anglais à guitares. Tu peux commencer à courir.

http://www.youtube.com/watch?v=6zRj2PxbAL4

 

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 06:56

hkff logo Par Hong Kong Fou-Fou

 

(Hong Kong Fou-Fou) Bienvenue à tous, mes amis. Comme vous le savez, cette année, j'ai décidé d'organiser, pour fêter notre départ en vacances, une après-midi paintball. Histoire de resserrer les rangs et d'assurer la cohésion de Fury Magazine. Comme dans les entreprises qui marchent. Pour que vous appreniez à travailler ensemble, on va faire l'équipe des rédacteurs contre une équipe constituée par nos lecteurs.

Barbidule, GetCarter, Wally, Oddjob et Elève Moinet, venez à côté de moi.

Bon, les lecteurs... Où sont les lecteurs ?

(Elève Moinet) Y a Laurent d'Albi. Et c'est tout.

(Wally Gator) Haha, on va se le faire facile.

(HKFF) Certes, mais je ne suis pas certain que ça soit de bon augure concernant la santé de Fury Magazine. Bref. Je vous rappelle les règles du paintball. Chacun a un masque de protection, un lanceur à air comprimé qui propulse des billes de peinture. Interdiction formelle de tirer sur quelqu'un à moins de cinq mètres. Chaque équipe contrôle une zone et possède un drapeau. L'équipe gagnante est celle qui parvient à voler le drapeau adverse et à le ramener dans sa zone.

(EM) C'est débile. Puisqu'on a déjà un drapeau, je ne vois pas l'intérêt d'aller en prendre un autre. Chaque équipe garde son drapeau et on peut partir en vacances plus tôt, sans perdre notre temps à jouer à la guéguerre.

(Oddjob) La guerre, c'est tout sauf un jeu, espèce d'antimilitariste à la noix ! C'est un art, c'est la quintessence de la vie. C'est l'honneur. C'est le souffle épique de l'aventure. C'est la camaraderie. Camerone, Verdun, Diên Biên Phu, ça ne t'évoque rien ? Comme me le disait un vétéran de la Légion lors de la galette des rois de la municipalité de...

(HKFF) Oui, bon, ça suffit, Pierrot-la-Science ! Calmez-vous et allez vous équiper. Inspection des troupes dans cinq minutes.


*********

 

(HKFF) Messieurs, gaaaaaarde à vous !

Wally, parfait ! Quelle allure, quelle prestance ! Un véritable officier !

(WG) Merci patron, il se trouve que j'ai fait les EOR et je suis lieutenant de réserve et...

(EM) Pour l'instant, tu es surtout un rédacteur de réserve, hein... S'il faut une guerre pour que tu écrives un article...

Pop pop pop !

(EM) Patron, Wally m'a tiré dessus !

(HKFF) Messieurs, je ne le redirai pas : je vous demande de respecter scrupuleusement les règles de sécurité. Gardez votre énergie pour l'adversaire et ne gaspillez pas les billes, ça me coûte déjà un bras cet après-midi paintball... Reprenons. Donc, Wally, ta tenue est parfaite mais pourquoi as-tu accroché tous ces hameçons sur ton calot ?

(WG) Ben patron, le terrain est traversé par une rivière plutôt poissonneuse, alors, entre deux embuscades...

(HKFF) Hmm, voyons, Oddjob... Bon sang, tu as dévalisé un surplus américain ??? Qu'est-ce qu'il y a dans tous ces sacs et ces cantines ?

(O) Eh bien comme je ne savais pas sur quel type de terrain nous allions combattre, j'ai amené un peu tous les styles de camouflages disponibles. J'ai un coupe-coupe pour me frayer un chemin dans la jungle. J'ai une paire de jumelles vision nocturne. J'ai également une pelle-bêche pour creuser les tranchées... 

(WG) Et les feuillées, haha. C'est là qu'on retrouvera ce pétochard de Moinet.

(O) ... J'ai quelques rouleaux de fil de fer barbelé pour sécuriser la zone. J'ai pris aussi ma collection de "Raids" pour occuper la longue attente avant l'assaut. J'ai un clairon. J'ai cinq kilos de rations de combat. J'ai...

(HKFF) OK, OK, on découvrira ton barda au fur et à mesure. Heu, GetCarter, je ne suis pas sûr que ta tenue soit adaptée à la situation. J'avais dit "tenue de combat". Ton costume en mohair est certes de très bonne facture mais ça ne me semble pas idéal pour aller se bagarrer avec nos adversaires... Enfin, notre adversaire.

(GetCarter) Ah bon ? Ta théorie ferait bien rire James Bond ou John Steed. De toute façon, je n'avais pas le choix, il est impossible de tailler un costume décent dans de la toile à treillis.

(HKFF) Mmmoui, bon, soit... A Barbidule, maintenant. Barbidule ? Barbidule ?

(WG) Il est parti à la buvette, patron. Il a dit que toute activité sportive allait à l'encontre de ses règles de vie.

(HKFF) Pfff... Bon, je suppose qu'il est important que quelqu'un tienne le point de ravitaillement. A ton tour, Elève Moinet. C'est quoi cette panoplie de cowboy ???

(EM) Ben quand j'ai acheté sur ebay des cowboys Quiralu pour décorer mon ranch, le vendeur m'a envoyé ça comme cadeau, je me suis dit que ça changerait du kaki.

(HKFF) Ce n'est pas faux. Mais j'ai peur que tu n'essuies pas que les tirs adverses, mais également des quolibets.

Messieurs, si tout le monde est prêt, que la partie commence ! Déployez-vous ! A l'assaut ! Fury furibus est !

(O) Montjoie ! Saint-Denis !

(WG) Pour Eorl !

(EM) Gabba gabba hey !

(O) Tally-ho !

(WG) One step beyond !

(EM) Dancing queen !

(O) Geronimo !

(WG) Sempre andavant !

(EM) Il se fait tard !

(HKFF) Bon, vous n'avez pas un peu fini de faire les cons ?


      *********

 

(HKFF) Il faut se ressaisir les gars ! On a déjà perdu la première partie... On ne va pas se laisser battre par un type qui porte un pyjama sous son treillis !

Oddjob, qu'est-ce que tu fais ?

(O) J'installe des punji sticks, patron... Ces rascals de Rouges vont s'empaler dessus comme un rognon sur un pic à brochette...

(HKFF) Heu, je rêve ou tu as accroché une baïonnette au canon de ton lanceur ?

(O) Si je tombe à court de billes, il faudra bien terminer le travail à l'ancienne.

(HKFF) Oddjob, je crois que tu prends tout ça un peu trop à coeur.

(O) Avec tout le respect que je vous dois patron, vous êtes plus doué pour diriger un magazine que des actions de guérilla. Moi j'ai lu Lartéguy, Saint-Loup, Sven Hassel. Avant de venir, j'ai revu "Les bérets verts", "Les maraudeurs attaquent". Même "Les bidasses en folie". Quand ça tirera de tous les côtés, on sera bien content de savoir nos arrières protégées par des punji sticks. Comme l'écrit dans ses mémoires une espionne cambodgienne repentie...

(HKFF) Oui, bon, on s'en fiche des secrets de la khmère rouge !

Où est Wally ?

(O) Parti taquiner le goujon dans la rivière, là-bas.

(HKFF) Où est Barbidule ?

(O) Toujours à la buvette. Son moral a l'air bon.

(HKFF) Où est GetCarter ?

(O) Avec Barbidule. Une goutte de peinture est tombée sur ses mocassins Gucci en daim, ça l'a énervé.

(HKFF) Où est l'élève Moinet ?

(EM) Je suis là, je m'enlève une poussière dans l'oeil.

(HKFF) Mais tu es fou, remets ton masque, un accident est vite...

Pop pop pop pop !!!

(EM) Aaaaaah, mon oeil ! J'ai reçu une bille dans l'oeil !

(Voix de Laurent d'Albi) Si elle est dedans, c'est pareil, ahahahah !!!

(O) Halte au feu ! Halte au feu ! Putain de Rouges ! Ils ne respectent donc rien ? A la baïonnette que je vais les égorger...

(HKFF) Accroupis-toi là, à l'abri de ce muret, mon petit Moinet, ça va aller.

(EM) Aaaaaah ! Putain, j'avais oublié qu'il y avait des éperons dans ma panoplie !

(O) Infirmier ! Infirmier ! Il faut l'évacuer, demander le soutien d'un hélico.
(EM) Zut, j'ai laissé ma carte Vitale à la maison.

(Laurent d'Albi) Tenez, vous pourrez l'éponger avec votre drapeau, que j'ai encore piqué pendant que vous le soigniez.

(HKFF) Bon, j'ai compris, on arrête les frais. Dispersez-vous, je ne veux plus vous voir avant longtemps...

 

Ete-2013.jpg

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 07:09

Eleve Moinet 2 Par l'élève Moinet

  drake 1

 

 

D’abord le principal. Que celui qui n’a pas vu Obsession, Un serviteur modèle, La ville fantôme, Les pirates, Nandina, La partie de chasse, sache que j'aimerais être à sa place.

 

Maintenant le blabla. 1965. En pleine agentsecrite aigue, le monde libre retient son souffle. Le SPECTRE, le SMERSH, le THRUSH, le KAOS, organisations maléfiques s’il en est, ne sont pas là pour vous faire gagner au Scrabble mais pour lui faire sa fête. Heureusement les espions sont là. Pour le sauver. Au petit et au grand écran, les agents ne sont plus secrets. Ils s’appellent Matt Helm, Maxwell Smart, Flint, Annie et Napoléon Solo aux USA. Stanislas, Francis Coplan et OSS 117 dans notre beau pays. James Bond, Simon Templar, Jason King, John Steed et Emma Peel au service de sa majesté et même Illya Nickovetch Kouriakine en URSS. Sans oublier L’espion qui venait du froid et Notre agent à La HavaneQuant à Drake, John Drake, il est partout. Là où il y a du danger.


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Réalisé entre 1960 et 1966, Destination danger a quatre saisons. La première démarre en première avec 39 épisodes de 30 minutes. A l’époque les séries, comme les voitures ont besoin de rodage. Un comble pour elle qui n’a pas eu de pilote. La série saute la seconde et passe la troisième pour la deuxième après une coupure de trois ans. Drake, John Drake fait merveille dans des épisodes d’une heure. Elle embraye sur la troisième et passe la quatrième pour atteindre sa vitesse de croisière avant de s’achever en queue de poisson dans la quatrième pour deux épisodes au Japon, nippons ni mauvais. Mais la croisière ne s’amuse pas. Drake, John Drake ne rigole pas, ne boit pas, n’emballe pas. Sauf le téléspectateur. Aucune des invitées de la série ne tombera dans ses bras. Voila comment on résiste au temps : éthique et tact. On n’est pas le premier agent secret de l’histoire de la télé pour rien.  Zélé, stylé, efficace, cynique, manipulateur, solitaire, Drake, John Drake n’est pas là pour la gaudriole. S'il s’encanaille, c'est pour les besoins de la cause. Dix tours de Scalextric (dont un tour d’essai) par-ci, une partie de billard électrique ou de Ball-trap (dix coups, dont un d’essai) par-là. Et si Drake traque, il ne troque pas. On est agent de l"OTAN ou on ne l'est pas. Ethique et toc ? Ah non. Drake n'est pas simple, mais pas double non plus.  Rigueur de rigueur.

  

Pourtant, la série parvient à se renouveler. Les épisodes, au pluriel, sont bien singuliers. Les filles, les lunettes des filles, les coupes de cheveux des filles, les jupes de filles.  Les hommes et les bagarres avec, ne font pas dans la redite non plus. Ni dans la dentelle. L’exotisme des destinations y est pour beaucoup. Même si faute de moyens, on recycle les décors de vieux films de Borehamwood ou de Shapperton. Deux, trois images du pays et emballé, c’est dans la boîte, on rentre au studio dont on n’est jamais parti. Les intrigues aussi, même si l’on s’en fout comme de l’an, soixante en l’occurrence. Comment trembler pour un coup d’état aux Caraïbes ou un complot au Moyen-Orient ? D’ailleurs, la qualité des épisodes est souvent inversement proportionnelle à l’éloignement de la destination.


 Drake-3.jpg

 

Et puis, il y a ces noms : Ralph Smart, Georges Markstein, Clive Donner. Plus stylés tu meurs. Et puis il y a cette musique. Ce clavecin épileptique d’Edwyn Astley qui crisperait n’importe qui. Sauf là. Et puis il y a ces invités de marque, seconds rôles patentés du petit écran anglais. Au jeu des chaises télévisuelles nous retrouvons Ian Hendry - le premier Chapeau melon,  Derren Nesbitt - le plus fashion des numéros 2, Charles Gray – l’impeccable criminologist du Rocky Horror picture show, Peter Swanwick - le superviseur du Prisonnier, Bernard Lee - l'ineffable M, Donald Pleasence et Denholm Elliot, qui trouveront la consécration à Hollywood. Chez les actrices, j’aurais dû commencer par là, il y aura quand même Honor Blackman - la Avenger, Lois Maxwell - Miss Moneypenny, Barbara Steele - la scream queen, et tant d’autres. Martine Beswick, Alexandra Stewart… Excusez du peu. Sans oublier l’inoubliable Peter Arne, battu à mort dans son appartement londonien en 1983, dont le meurtrier ne fut jamais retrouvé. Une enquête pour Drake s’il en était. Et puis il y a Patrick McGoohan. Moins violent que Bond, moins impavide que Steed,  moins excentrique que Flint. Son jeu fait merveille. Déconcertant, énigmatique, introverti. Ce n’est pas encore un numéro. C’est un homme libre et accessoirement le comédien le mieux payé d’Angleterre.

 

drake 4

 

Contrairement à ses destinations, Destination danger n’ira jamais trop loin. Pas de pop (zut !), pas de politique (ouf !), pas de mode (sniff !), pas de charme (han !), pas de couleur  (bof !). Voila pourquoi la série ne sera jamais connotée et réussira à garder "un charme indéfinissable", selon la formule consacrée.

 

Mais, comme Rio, Drake, John Drake ne répond plus. Depuis 1988 et un passage épisodique sur M6,  Destination danger n’a pas trouvé grâce aux yeux d’un programmateur télé. Tous les lundis depuis 25 ans, je scrute les bas de pages de Télé 7 Jours. En vain. Pourquoi ne remonterais-je pas plus haut ? En access prime-time sur TF1 peut-être ? Oui, sûrement, ça va bientôt être là.         

                          

Pour finir, commençons par le début. J’aurais tant aimé entendre un jour : "Dans les cas difficiles on fait appel à moi ou à quelqu’un dans mon genre…" Et tant qu’à faire : "Oh je me présente : je m’appelle Drake, John Drake". Il est peut être temps que je change de pseudo. Et que j’achète un chapeau.


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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 06:50

wally gator logo oddjob logo 2 Eleve Moinet 2 hkff logo Par Wally Gator, Oddjob, l'élève Moinet et Hong Kong Fou-Fou

 

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Contribution de Wally Gator

Entre préparer sa sélection musicale et aller à la pêche à la montagne, Wally Gator a choisi. Rien de son côté, donc. A part peut-être "La truite" de Schubert ?

 

Contribution de l'élève Moinet

Johnny Hess : Ils sont zazous

Il y a eu de tout dans cette rubrique. Des mods, des rockers, des skins, des psychos, des hipsters, des pêcheurs à la ligne. Mais jamais de zazous. Pfff. C’était bien la peine.

http://youtu.be/nbo8BzM_BrY

Andrex : Y’a des zazous

Il y a eu de tout dans cette rubrique. Des jazzmen, des bluesmen, des soul men, des X men. Même des rugbymen. Mais jamais de zazous. Pfffffff.

http://youtu.be/ZZq6EG1TsWo

Phillipa Fallon : High school drag

Il y a eu de tout dans cette rubrique. Les Clash, de l’électro-clash, de l’électro-punk, de l’after-punk, du post-punk, des punks, mais jamais de beatniks. Pffffffffffffffff.

http://youtu.be/OPpXCuQcBps

Blue Hand : The fascinator

On a retrouvé la fille de Phillipa Fallon, celle qui sévissait au dessus. Elle joue dans un bar à Manchester. C’est elle ! Si, si c’est sûr.

http://youtu.be/s5O3U2BltTk

Daniel Johnston: Life in vain 

Le dernier beatnik, c’est lui.

 


Contribution de Hong Kong Fou-Fou

Au moment où j'écris, il est 2h du matin, je rentre d'une soirée trop arrosée passée à danser sur les Charlatans, les Wise Guys ou encore The Incredible Bongo Band. Comme j'ai le sens du devoir, il faut que je ficelle une petite sélection vite fait, bien fait, avant de pouvoir aller me coucher l'esprit tranquille. D'abord, un petit tour sur la page "Going underground", toujours une bonne source pour découvrir des trucs sympas. Ah ben voilà, The Duckworth Lewis Method, avec It's just not cricket (2013). Un morceau qui met de bonne humeur, et, si vous n'avez jamais rien compris au cricket, la vidéo vous éclairera. Ou pas. En tout cas, ça devrait vous mettre de bonne humeur. Zut, je l'ai déjà dit. Vite, un café. Hmmm, quoi mettre ensuite. Ah oui, l'autre soir avec Barbidule, on parlait des Lurkers. Jamais évoqués ici, tiens. Hop, I don't need to tell her (1978)http://www.youtube.com/watch?v=dgZfU8ZE88k Très bon, mais ça n'arrange pas mon mal au crâne. Voilà un morceau plus calme : Angeline Morrison, The feeling sublime (2013). Feeling sublime, ce n'est pas vraiment ce qui me caractérise à cette heure. Mais je me sens en osmose avec les gars de la vidéo. http://www.youtube.com/watch?v=DkkV5IpIbjM On continue avec Suedehead, et Small town hero (2012). Small town hero, ce que doit être toute personne qui essaie de rester un peu différente à Perpignan... http://www.youtube.com/watch?v=lA-QSROixng Allez, on ne faiblit pas. Encore un café, peut-être. Je vais gober directement la capsule, tiens. The Banter Thiefs, Swings & roundabouts (2013). Très bon, ça. Un peu too much dans la pub pour "Peaceful hooligan", quand même. https://www.youtube.com/watch?v=9BefcAIjN0Y Voyons, j'ai cinq morceaux, encore un dernier truc et je saute dans mon pyjama de soie. Hmmm, il y a quelques heures en arrière, l'élève Moinet se fichait de moi en disant que je mettais toujours la même chose dans ma sélection. Voilà qui élimine Jake Bugg, Miles Kane, Beady Eye, The View, Skint & Demoralised, OCS, etc... Pfff, de quoi je me mêle, on voit que lui est déjà en train de dormir. Bon sang mais c'est bien sûr, By the sea, Eveline (2012). Un peu Stone Roses, un peu shoegazing, et inédit chez moi, ça plaira aux copains. https://www.youtube.com/watch?v=NCRXZIf1Srk Morphée, me voilà.


 


Contribution de Oddjob

Arctic Monkeys : Do I wanna know ?

Leur nouvel album sort début septembre. Mais ce premier single entêtant et intransigeant ne nous quitte déjà plus… Vivement la rentrée !

http://www.youtube.com/watch?v=bpOSxM0rNPM

Is Tropical : Dancing anymore – Sun sun

Frais, léger et sans prétention, les filles en raffolent… Bref, parfait pour danser tout l’été !

http://www.youtube.com/watch?v=ObD3mLBzlug

http://www.youtube.com/watch?v=1FIXlVDGd98

Lalo Schifrin : Machinations – Hawk versus doves

L’excellent Stéphane Lerouge a eu la fort bonne idée de ressortir dans son indispensable collection Ecoutez le Cinéma !, cette vraie / fausse BO There’s A Whole Goin’On : LE disque de chevet en ces temps incertains.

http://www.youtube.com/watch?v=okQEA9tMTLQ

http://www.youtube.com/watch?v=bHhYRQpvwjk

 

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 06:30

oddjob logo 2 Par Oddjob

 

Dans un précédent article, notre estimé (et estimable) Patron évoquait, non sans émotion (on l’aurait été à moins), la belle Martine Beswick.

Outre ses charmes, elle peut "s’enorgueillir" d’être considérée comme un cas typique de célèbre inconnue. Elle a ainsi été vue à l’écran par des millions de spectateurs dans ses deux prestations bondiennes… et pourtant seule une poignée de fins connaisseurs peut évoquer son patronyme (et pour certains, même, ses mensurations).

Combien d’actrices et d’acteurs dont on récite par cœur la filmographie complète mais dont on est incapable d’épeler correctement le nom. Combien de visages familiers "sans nom", malgré une lecture attentive des génériques (trop souvent tronqués ces derniers temps, même sur les chaînes "publiques", ou ce qu’il en reste !).

Pour autant, nos célèbres inconnus ne peuvent pas être rangés tous dans le même sac, une distinction subtile en trois espèces doit être opérée.

Ainsi, un premier groupe cumule un piètre jeu d’acteur et une disparition prématurée. Un exemple ? Frederick Stafford… De Furia à Bahia pour OSS 117 à L’Etau (Topaz), on ne peut pas dire que cet acteur autrichien, de son vrai nom Friedrich Strobel von Stein, ait marqué les esprits. Sans charme, sans élan, sans classe, sans finesse et véritablement mou (un comble pour cet ancien hockeyeur et nageur de haut niveau), il n’arrivera jamais à croire en ses rôles, à les "habiter". Sa petite carrière d’une dizaine d’années fut stoppée fatalement par un accident d’avion survenu en 1979.


rod 1    

 

Une deuxième catégorie, quant à elle, va marquer les esprits (voire les cœurs…) par deux ou trois chef-d’œuvres, puis s’évaporer : on retiendra les traits, la présence, mais le nom se dissipera. Au hasard ? Joanna Shimkus ! La belle, l’irrésistible inconnue. Qu’elle soit Laetitia dans Les Aventuriers ou Bénédicte dans Ho !, elle est l’incarnation d’une fraîcheur, d’une liberté et d’une grâce toute 60s. De 1966 (Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?) à 1968 (La Prisonnière), trois petites années de William Klein à Henri G. Clouzot en passant par Robert Enrico et Joseph Losey, trois années charmantes et mutines, qui ne passeront pas le cap de la décennie suivante. Elle quittera les plateaux pour épouser, en 1976, Sydney Poitier. (Pour les nostalgiques, et les maniaques, ou les deux, nous vous conseillons de vous replonger dans le numéro 34 de LUI d’octobre 1966 : vous y retrouverez la délicieuse Joanna Shimkus, et d’autres belles, au volant d’une Maserati Berlinette. Ou les 24 heures du charme et de la vitesse).


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Et enfin, la dernière espèce, la plus authentique, celle qui s’est sabordée toute seule, qui a échoué à grimper l’ultime marche de la notoriété. Et pourtant, "il" avait tout pour lui : une gueule, une carrure, une prestance.

En 1960, "il" fut le plus convaincant interprète de Georges dans l’adaptation à l’écran de The Time Machine, du grand George Pal.


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Trois ans plus tard, dans le rôle de Mitch Brenner, il affrontera les attaques inexpliquées d’oiseaux, tout en succombant aux charmes de Tippi Hedren, dans l’un des meilleurs films de Sir Alfred, The Birds.

 

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Enfin, on "le" verra, le béret parfaitement vissé sur le crâne et les guêtres élégamment ajustées aux mollets, incarner le Captain Curry dans The Mercenaries / Dark Of The Sun, de Jack Cardiff, au fin fond de l’enfer vert du Katanga. C’était en 1968… décidemment, la grande année des Katangais !

 

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Trois films et trois chefs d’œuvres qui appartiennent au "furyous movies pantheon" !

D’autres auraient pu suivre sans doute s’"il" n’avait pas pris de haut qu’on lui propose d’incarner 007 dans Dr. No ! Hélas pour lui, comme tant d’autres, il n’imaginait pas la destinée cinématographique du meilleur agent de sa Majesté…

Pour seul lot de consolation, il entamera sa complicité avec Cardiff dans The Liquidator, aimable pastiche bondien (jusqu’à la BO signée Lalo Schifrin et interprétée par… Shirley Bassey !), en compagnie d’une future Bond Girl, Jill Ireland.

Las, sa filmographie s’étiolera à partir des 70s, se pliant davantage aux rigueurs du petit écran qu’à la majesté du Cinémascope.

Retenons tout de même sa présence au générique d’un Antonioni, Zabriskie Point, versant hippie du pop Blow Up.

Et enfin, last but least, Tarantino lui confiera la composition de Churchill dans Inglorious Basterds !

Mais, au fait, "lui", c’est Rod Taylor, vous vous en souveniez n’est-ce-pas ?


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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 06:44

hkff logo Par Hong Kong Fou-Fou

 

D'ordinaire, je suis plutôt toujours d'accord avec James Bond. Ses choix en matière de voitures, de vêtements, de lieux de villégiature ou, évidemment, de conquêtes féminines sont globalement irréprochables. 

Pourtant, il y a quand même une fois où 007 s'est bien fourvoyé : dans "Opération Tonnerre", il jette son dévolu sur Domino, alors que son assistante Paula Caplan lui fait des oeillades appuyées. Evidemment, me direz-vous, Domino et Double-zéro, ça va bien ensemble, et, comme c'est écrit dans les règles du jeu chinois, on ne peut pas lui reprocher de vouloir "faire domino". Mais tout de même, en préférant la maîtresse gentillette et un peu niaise d'Emilio Largo à la piquante Paula, il se met le doigt dans l'oeil. Comme Largo avant lui, apparemment. Dans le film, Domino est jouée par Claudine Auger, et Paula Caplan par Martine Beswick. Ce n'était d'ailleurs pas la première apparition de cette dernière dans un James Bond puisqu'elle était précédemment Zora, une des deux gitanes qui se crêpaient le chignon et se déchiraient leurs robes dans "Bons baisers de Russie". Ne pas confondre avec Rosa, du S.P.E.C.T.R.E., dans le même film. Celle-là, elle tient plus de la morue que de la sirène (mais comme l'actrice qui l'incarne se prénomme Lotte, il y a une cohérence. Je ne sais pas si vous avez croisé récemment une lotte lors d'une séance de plongée ou sur l'étal du poissonnier, mais c'est très laid). Pour en revenir à Martine Beswick, elle avait aussi postulé sur "Dr. No" mais sans être retenue, puisque c'est Ursula Andress qui s'est finalement glissée dans le légendaire bikini blanc d'Honey Ryder. Il paraît qu'elle est pourtant dans le film : ce serait sa silhouette que l'on voit danser pendant le générique.

 

La seule finalité du présent article est évidemment de vous montrer des photos de Martine Beswick, de préférence en tenue légère, mais, même si nous ne sommes pas aux "Cahiers du cinéma", il faut quand même que je vous raconte quelques trucs pour donner l'impression que je sais de quoi je parle. 

Martine Beswick est née en Jamaïque en 1941, de parents britanniques. Adolescente, elle gagne un concours de beauté dont le premier prix est une Mini Austin, qu'elle revend pour partir à Londres démarrer une carrière de mannequin et d'actrice. Je ne pense pas que la chanson de Jimmy Cliff parle d'elle mais elle aurait aussi été élue Miss Jamaica.

 

Elle débute en 1963 dans le film "Saturday night out" avec Bernard Lee qu'elle retrouve ensuite dans ses deux James Bond. Puis elle apparaît dans deux excellents films de la Hammer, "Un million d'années avant J.-C." (1966) et "Les femmes préhistoriques" (1967). Dans le premier, elle est Nupondi la Sauvage, qui va affronter Loana (Raquel Welch) parce qu'elle lui a piqué son jules, qui s'appelle en fait Tumak. Aujourd'hui, les deux rivales se contenteraient de se ridiculiser en postant sur facebook des photos de l'autre au réveil, mais à la préhistoire, elles se tapent dessus, ce qui permet à Martine de se livrer encore à un combat de catch féminin. En tout cas, dans la vraie vie, c'est elle qui gagne, puisqu'elle a une liaison avec John Richardson, qui joue Tumak. La Hammer n'étant pas à un anachronisme près, des dinosaures viennent perturber l'existence bucolique et paisible de la Tribu des Cavernes (paisible, sauf quand les gonzesses se bagarrent). C'est l'immense Ray Harryhausen, qui nous a quittés il y a peu, qui fait bouger ces petites bestioles et Martine Beswick garde un souvenir ému de sa gentillesse. L'année d'après, la Hammer recycle les décors du film et Martine son bikini en fourrure, pour "Les femmes préhistoriques" (On en avait déjà parlé ici : Hammer, mais à Fury Magazine, on aime le recyclage). Une tribu de gentilles blondes est maintenue en esclavage par une tribu de méchantes brunes commandées par la reine Kari (mais aux dents bien blanches) qui a dû trop écouter la chanson de Lio. En tout cas, blondes ou brunes, dans les deux films les femmes sont des bombes atomiques coiffées par Vidal Sassoon, tandis que les hommes ont l'air d'être rasés avec des Gillette en silex. Martine joue dans plusieurs autres films de la Hammer, dont "Dr. Jekkyl and Sister Hyde" (1971), une variante de la nouvelle de Stevenson dans laquelle le docteur se transforme en femme. En cette période troublée par le débat sur la théorie des genres, je ne m'attarderai pas plus, d'autant que je n'ai pas vu le film. En tout cas, il vaut à Martine un prix d'interprétation à Paris. Spielberg devait être président du jury.

 

Elle tâte également du western spaghetti, tendance zapatiste, avec "El Chuncho" (1966) avec Klaus Kinski. Pour avoir le rôle, elle ment sur ses capacités à tenir sur la selle d'un cheval. A l'époque, comme le savent désormais ceux qui ont lu avec attention le paragraphe précédent, son petit ami est l'acteur John Richardson, qui vient lui aussi de décrocher un rôle dans un autre western, après avoir menti lui aussi sur ses talents de cavalier. Les deux tourtereaux s'empressent de prendre des leçons accélérées d'équitation à Hyde Park avant de s'envoler pour l'Espagne tourner leurs films respectifs.

 

Pendant toute sa carrière, elle alterne les rôles au cinéma et à la télévision. On peut ainsi la voir dans des épisodes de tout un tas de séries populaires, de "L'homme qui valait 3 milliards" à "Mannix", en passant par "L'île fantastique" ou "Santa Barbara". "Destination Danger" aussi, avec un épisode de 1965 dont le titre pourrait s'appliquer à l'équipe de Fury Magazine : "Such men are dangerous".

 

Elle disparaît des écrans en 1995 et mène une vie tranquille, en continuant malgré tout à faire des apparitions lors de conventions sur le cinéma, souvent avec sa grande copine Caroline Munro, une autre James Bond girl et star de la Hammer, vendant des photos dédicacées comme celles que l'élève Moinet collectionne (à défaut de bons points).

 

And now, ladies and surtout gentlemen, les photos !

 

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Sean Connery, toujours serviable, fait répéter Martine Beswick

 

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Les membres du club de plongée de Nassau méritent la palme de la goujaterie. Puisqu'elle vous dit qu'elle ne peut pas venir se baigner, elle est en pleine digestion

 

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Martine et son martinet

 

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Le Lac de la Martine ?

 

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Parfois, elle avait le droit de porter autre chose qu'un bikini

 

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Martine, elle est canon

 

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Le Rhinocéros de Ionesco, revisité par la Hammer

 

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Gitanes sans filtre

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 07:09

Eleve Moinet 2 Par l'élève Moinet

 

Michel, Dan, Jimmy, Marc, Ric… Les jeunes gars du style rétro

 

Ce mois-ci : Jari dans "Le troisième goal"

  Jari 5

 

Driiiing !  Debout les gars ! C’est l’heure des braves ! Réveillez le chic type qui sommeille en vous. Sortez vos Vedette. Sortez vos Jeune Europe de vos étagères alourdies. Soufflez sur la poussière trop longtemps entassée. Flattez la couverture. Ecoutez craquer la reliure. Tournez le papier jauni. Installez-vous dans le salon de votre hôtel, dans le fauteuil de votre pension de famille, sur le lit de votre garçonnière (les seuls endroits où un chic type digne de ce nom se doit d’habiter, appartements et maisons n’étant faits que pour survivre en famille). Draguez une mine. Détournez un missile nucléaire. Redressez une trajectoire. Tâclez un ours mal léché. Secourez la veuve et l’orphelin. Sans froisser votre costume ni votre amour propre. Sans vous salir les mains. Le défi est grand et le coup d’audace. La série est noire, mais le triangle bleu et le diable rouge.

 

Sortez vos Récréabull. Il y en a trois. Comme les petits cochons. Mais ? C’est quoi ces couleurs de supermarchés ? C’est quoi ces couvertures ? Et celle-là ? C’est la première case de l’album ! Ah les cochons ! Rasseyez-vous, c’est un mauvais moment à passer. 25, heu 24 ans d’attente et tout ça pour ça ! Le pauvre Jari ne méritait pas ça. Dire que depuis le 3 mai 1962 traîne une magnifique couv’ du journal Tintin (une Jari cover, anglaise, pas écossée). Tout est là. Tout était là. Typo, compo, fringues. Du sportswear avant l’heure. Ah le scapulaire de nos deux héros. Ah les genouillères du "portier". Ah le maillot en jersey - très extensible - à col roulé, il fait une petite brise. Ah la culotte matelassée sur les flancs pour amortir la réception du formidable plongeon impulsé grâce à une demi-douzaine de bons crampons coniques bien vissés dans la tige de chaussures en forte vachette à bouts rapportés, portées sur des bas de tricot de coton à côte "derby". Dommage qu’il ne porte pas une casquette Banania, ou Soda Verigoud, elle a dû s’envoler sans doute. Bref, détourner un ballon, en extension, comme ça, du bout des doigts, sans gants, le sexe à coté ça doit être nul. 


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D’ailleurs, c’est à croire qu’une malédiction pèse sur les épaules de notre valeureux champion. Rappelez-vous la poignante confession de Jimmy Torrent au professeur Noël. Oui, oui, celui-là même qui recueille le champion anglais après son accident. "Les parents de Jari sont morts alors qu’il était encore bébé… Lorsque la tante qui l’avait recueilli est décédée à son tour (…) il est venu habiter chez moi et je n’ai eu aucune difficulté à être nommé son tuteur." Juste retour des choses. Le recueilli recueillant, quoi. De quoi se recueillir. En tous cas, bel exemple de qualités physiques et intuitives précoces. On est champion ou on ne l’est pas. J’en connais qui se sont retrouvés chez les Thénardier pour moins que ça, un balai à la place de la raquette, ou à l’A.J Auxerre, période Guy Roux (la meilleure). Aussi, pas étonnant que ce soit, une fois n’est pas coutume, l’enfant qui sauve l’adulte de la noyade dans la scène finale. Une sorte de rédemption aquatique particulièrement spectaculaire et symbolique. On peut quand même regretter que Jari ne soit pas accouru avec une trousse de première urgence. Un antiseptique ainsi qu’une bande Velpeau et quelques épingles à nourrice auraient été judicieux sur les plaies superficielles provoquées par les écorchures salées. Inutile qu’elles enflent et se remplissent de pus. De plus, un vieux pneu attaché à une corde aurait pu faire office de bouée de fortune. Attention qu’il n’arrive pas sur la tête de la victime. Fou-rire et bonne tasse assurés. Mais ce n’est pas tous les jours que l’on sauve la vie de son tuteur.

 

Amnésie, vengeance, rancune, dopage, trafic, drogue et droguistes, pompes et pompistes, lampes et lampistes, mods et modistes. N’en jetez plus. Rien ne lui sera épargné. Pour notre plus grand plaisir. Il n’aura manqué que notre champion de tennis se fasse racketter. Une vraie malédiction.

 

La suite c’est un vrai roman-photo. Comme ceux que lit madame pour se détendre après avoir fait la vaisselle. C’est un bon paquet de buts, de cravates, de points d’exclamations et un climat d’inquiétude sous-jacent particulièrement bien rendu. Et si c’était un signe ? Avant-coureur, pour cette histoire qui se termine par une course (un 220 yards !). Et si une menace pesait aussi sur m… C’est vrai que… Ah encore un mauvais moment à passer. Et si je passais à trois Librax ® par jour ? Allo docteur ?

 

A quand la réédition de ce grand classique du style rétro ? Regardez Jari dans une attitude à la Angus Young (10 ans plus tôt !) avec sa célèbre Gibson SG aux cornes du diable. Légère, maniable, offrant une grande liberté de mouvements aux apprentis rockers. Le Diable rouge n’a qu’à bien se tenir.

  Jari-4.jpg

 

Une planche du maître, aussi travaillée qu’un coup droit, à plat, de Stan Smith ou de François Jauffret.


Jari 1

 

Jari 2

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