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Créé en mars 2007

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Fury Magazine, toujours à la pointe de l'actualité d'il y a cinquante ans en arrière.

Nos garanties :

- Tous nos articles sont écrits sur des ordinateurs à fiches perforées gros comme une camionnette.

- Nos rédacteurs ne communiquent entre eux que par téléphone filaire.

- L'un d'eux est né avant 1960.


"Nous sommes l'avant-garde du passé."

Modern life is rubbish...

periscope.jpg
... quoique...
Par Oddjob
  

"Dans des aventures sensationnelles, inédites… Spirou présente… Un type extraordinaire les amis ! Jean VALHARDI ! Un gaillard plein d’allant et de courage que vous aimerez. Comme vous aimez les héros de Spirou…"

Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire ! Précipitez-vous chez votre libraire favori et plongez-vous dans les aventures de VALHARDI, le célèbre détective dont la poignée de main, franche et ferme, était le signe de reconnaissance des membres du Club des Amis de Spirou. Eh oui, les belles éditions DUPUIS, nous proposent, enfin, une magnifique intégrale digne de ce nom, avec un premier tome regroupant les années 1941 à 1946, avec Doisy au scénario et surtout Jijé au dessin. Alors mieux qu’une distribution de cartes de rationnement gratuites… lisez les enquêtes de VALHARDI !

Vous En Voulez Encore ?

Trop chauve pour être une rock star, trop asthmatique pour être footballeur, pas assez alcoolique pour être écrivain, trop Français pour être Anglais, pas assez suicidaire pour être artiste, trop intelligent pour la télé-réalité. Il ne me restait pas grand' chose, et ce pas grand' chose, c'est devenu Fury Magazine. Hong Kong Fou-Fou


Rédaction :
wally gator logo Wally Gator : rugby de village, communion solennelle et charcuterie.
Eleve-Moinet-2.jpg  Elève Moinet : permis B, Première étoile, BEPC (mention Assez bien)
oddjob logo 2 Oddjob : KPM, RKO et Kop Boulogne.
barbidule-logo.jpg Barbidule : contradictions, bals de village et coloriage.
Getcarter logo Getcarter : mod, mod, mod.
hkff logo Hong Kong Fou-Fou : soins capillaires, huile de moteur et kilomètre arrêté.

N'hésitez pas à nous écrire : fury.mag@gmail.com (Pas de compliments, nous sommes modestes. Pas de critiques, nous sommes susceptibles. Pas d'insultes, nous sommes hyper baraqués. Pas de propositions à caractère sexuel, nous sommes fidèles.)
Vous pouvez également devenir fan de Fury Magazine sur Facebook (ici : Fury Magazine sur Facebook).
16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 06:52

oddjob logo 2 Par Oddjob

 

C’est d’abord le souvenir d’une image. Celle d’un camion avec une drôle de calandre, au milieu d’un pont suspendu au-dessus d’une rivière en furie, risquant de chavirer visiblement à tout moment. Et la pluie, battante, qui ruisselle. Un homme est à côté, s’agrippant comme il le peut aux vestiges de ce pont.

Ce n’est que quelques dizaines années plus tard que cette image se révéla être tout droit sortie d’un film de William Friedkin, Sorcerer – Le Convoi de la Peur, invisible depuis son cuisant échec commercial, mais avant tout nouvelle adaptation du roman de Georges Arnaud, Le Salaire de la Peur, et donc remake du film éponyme de Clouzot.

Mais ce n’est que plus récemment que je découvris que le casting initialement prévu regroupait Steve McQueen, Lino Ventura et Marcello Mastroianni. Au final, furent embarqués pour cette aventure Roy Scheider, Bruno Cremer, Amidou et Francisco Rabal.

  baroud-1.jpg

 

Le film, enfin, je ne le visionnai qu’il y a peu de jours…

Bref, plus de trente ans s’étaient écoulés depuis ce lointain souvenir, fruit de tous mes fantasmes cinématographiques. Quant à l’histoire de ce tournage, je ne saurais trop conseiller la lecture roborative des mémoires de Friedkin, récemment parues en français.

Si l’on ne saura jamais ce qu’aurait pu être la confrontation à l’écran entre Frank Bullitt et Antoine Beretto, il faut bien admettre que la vedette américaine retenue, Scheider (qui venait d’enchaîner entre autres, excusez du peu, French Connection, Jaws et Marathon Man) est bien éclipsée par la prestation du Français Cremer.

Ce dernier y campe un homme d’affaires parisien, poussé à tout quitter pour d’obscures malversations financières. Plus proche d’un Homme pressé et détaché version Morand que d’un vulgaire arriviste de la finance façon Tapie, il va se trouver associé à un tueur  (Rabal), un terroriste palestinien (Amidou) et un petit truand du New Jersey (Scheider), tous en fuite, pour convoyer la fameuse cargaison de nitroglycérine au fin fond d’une petite dictature d’Amérique du Sud.


br1.jpg

 

Cremer y excelle dans la peau d’un homme revenu de la jungle financière pour finir dans la jungle tout court, y trainant sa carrure épaisse mais altière et son physique élégant et somme toute aristocratique.

Il finira par y laisser sa peau… Mais de toute façon, il n’était déjà plus de ce monde !

Mais l’avait-t-il déjà été ?

Ce type d’homme, marqué par le sens de l’honneur et du sacrifice, Cremer ne l’a que trop souvent incarné, à commencer dans les films de Pierre Schoendoerffer, qui l’emploiera par trois fois.

 

La première fois et sans doute la plus célèbre, c’est dans La 317ème Section, incarnant, au vrai sens littéral du terme, l'adjudant Willsdorff, "ancien" du Front de l’Est, secondant un jeune officier (Jacques Perrin) tout frais, égaré dans une guerre d’un nouveau genre. Autre jungle, autre défaite à l’arrivée. Mais toujours, avec le sens du devoir, quel que soit le camp défendu.

  baroud 2

 

Puis, dans l’oublié (hélas !) Objectif 500 millions. Cremer y est un ancien (encore) officier tout juste sorti de prison suite à une condamnation pour activités subversives (l’actualité est encore brûlante, on sort à peine de la Guerre d’Algérie…), embringué dans l’attaque d’un avion transportant les fameux 500 millions, par la délicieuse égérie pop, Marisa "Yo" Mell (deux ans avant Danger : Diabolik) et le solitaire (et trop tôt disparu) Jean-Claude Rolland.

Dans un noir et blanc très Nouvelle Vague, au son d’un distingué "Dis à ton capitaine" chanté par France Gall, Cremer/Richau se demande tout au long du film ce qu’il peut encore faire dans un monde qui n’est pas le sien.  Et en vingt secondes, tout est dit :

Yo : Vous pourrez trouver un métier avec vos capacités.

Richau : Y a qu’trois métiers pour un homme… Roi, poète ou capitaine… Malheureusement, je ne suis pas poète…    

 

baroud-3-copie-1.jpg

 

Il ne lui restait donc qu’à être roi ou capitaine…

Il n’en sera pas très loin dans son dernier rôle à l’écran (dernière apparition également pour Jacques Dufilho et Philippe Clay, deux autres types "hors du temps")  et dernier film pour Schœndœrffer, Là-haut, un roi au-dessus des nuages. Sorte d’Au Cœur des Ténèbres en Indochine et de film testamentaire, avec un Cremer en ex-colonel des services spéciaux français. Encore et toujours le baroud et cette guerre, décidemment et définitivement oubliée !

Entre-temps, il aura retrouvé un autre capitaine (Sergent, celui-là…), Jacques Perrin et Raoul Coutard passé de directeur de la photo (chez Schœndœrffer mais aussi chez Godard) à la réalisation, avec La Légion Saute sur Kolwezi. Palot film de guerre à la française, mais encore une fois "sauvé" principalement par Cremer (et accessoirement par Guiliano Gemma, portant beau le béret vert !), en coopérant français donnant dans le "coup de main", au milieu des soubresauts de la décolonisation.

Autre temps, autre moeur mais même baroud… dans la peau de Bonnot, aux côtés de Jacques Brel en Raymond la Science. Ou en colonel Rol-Tanguy, chef des FFI, dans Paris Brûle-t-il ?

Mais paradoxalement, quel magnifique ennemi public n°1 ne fut-il pas ? Un Epervier à la démarche de fauve, traqué par LAlpageur (Belmondo), sur une partition de Colombier, qui sous couvert d’un emploi de steward bon teint, est bien davantage qu’un tueur solitaire ne s’embarrassant ni de témoins et ni de ses "cocos" de complices. Deux hommes sans nom mais non sans passé, cependant "pas assez riches pour se racheter leur propre passé".

Finalement, revêtir la dégaine singulière de Maigret fut une manière de poursuivre sa campagne de baroudeur. La pipe et le cache-nez, remplaçant la gitane sans filtre et le chèche, certes, mais la solitude face à un monde que l’on ne comprend plus et le rejet d’une certaine médiocrité bourgeoise, le range définitivement dans le camp de ceux qui "réagissent"…

Le baroud s’acheva un jour d’été 2010. C’était Le Temps de Mourir !

  baroud-4.jpg

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