Par Hong Kong Fou-Fou
- Miss Peggy, appelez-moi l’ingénieur Femps et dites-lui de rappliquer ici dare-dare ! Je dois partir avec lui sur le site de la nouvelle centrale, il devrait déjà être là depuis dix minutes !
- Justement, Monsieur Banknote, il a téléphoné à l’instant, sa femme a accouché dans la nuit, il vous prie de l’excuser mais…
- Quoi ? Quel sinistre trou du cul ! Merde, merde et merde ! Vous allez me trouver un prétexte pour le virer ! Il faut que j’aille là-bas malgré tout, on doit signer le contrat demain au plus tard… Vous appellerez ma femme pour l’avertir que je rentrerai tard...
- Heu, bien, Monsieur Banknote...
Ronald Banknote est un puissant homme d’affaires. Chaque année, son empire tentaculaire s’étend à de nouvelles activités. Informatique, automobile, textile ou encore sidérurgie, il n’est de domaine de l’industrie où il ne possède des intérêts. Il s’est même par le passé essayé à la politique. C’est dans ce milieu qu’il a appris à berner les gens. Rougeaud, courtaud, le cheveux ras et rare, il a un visage grave que des petites lunettes cerclées de fer achèvent de rendre antipathique. Sournois, hypocrite et sans pitié, il a déjà ruiné des dizaines de concurrents moins arrivistes que lui, escroqué des centaines de petits actionnaires qui avaient mis en lui toutes leurs espérances, licencié des milliers d’ouvriers pour augmenter encore ses profits. Il adore terroriser ses subalternes. Obliger sa secrétaire à téléphoner à sa femme lui procure un plaisir malsain. Il faut préciser qu’il entretient avec sa charmante employée une liaison depuis plusieurs mois, lui faisant miroiter le mariage dès qu’il aura quitté sa femme, ce qu’il n’envisage absolument pas.
Aujourd’hui, Ronald Banknote s’apprête à remporter un très juteux marché concernant la construction d’une centrale hydroélectrique qui doit être bâtie sur une rivière, en pleine forêt. Banknote a des tas de défauts, tous plus regrettables les uns que les autres, mais il faut reconnaître qu’il n’hésite pas à s’investir et à payer de sa personne dans ses affaires. Il a donc décidé d’aller lui-même reconnaître le site de la future centrale. De bon matin, il se met en route, au volant de son énorme 4X4, qui n’a d’ailleurs encore jamais roulé sur le revêtement bosselé d’une route de montagne - mais quand on veut donner de soi une image dynamique d’homme qui a réussi, il faut bien suivre les modes... - Bien sûr, cette escapade dans les montagnes n’enchante guère notre industriel. Entre les déjeuners d’affaires, les réunions, les bilans, les conférences par satellite et les rendez-vous galants avec sa secrétaire, il a bien mieux à faire que d’aller patauger dans la boue au bord d’un torrent.
Ronald Banknote appuie donc sur le champignon pour couvrir le plus vite possible les deux centaines de kilomètres qui séparent la ville enfumée où se trouvent ses bureaux de la zone forestière que ses ingénieurs ont sélectionné pour la construction de la centrale. Au diable les limitations de vitesse, les règlements n’existent pas quand on possède la fortune et la renommée. Le trajet se déroule sans histoire, jusqu’à ce que le gros véhicule tout-terrain atteigne les premiers contreforts des montagnes. Là, les virages serrés et les nids-de-poule obligent Banknote à lever le pied de l’accélérateur. Au lieu d’en profiter pour goûter à la beauté majestueuse des arbres souvent centenaires qui dressent leur cime vers le ciel, l’industriel peste et rage contre les inconvénients de cette nature indomptable qu’il exècre.
Dans la matinée, Banknote, le front luisant de sueur - comme tous les hommes riches et puissants, il transpire beaucoup -, s’offre une petite halte au bord de la route. Dehors, les oiseaux gazouillent et poussent leurs trilles, s’appelant de branche en branche. Mais lui ne les entend pas, les glaces étant montées à cause de la climatisation et son autoradio déversant à haut volume les dernières tendances de la Bourse. Banknote ouvre le petit frigo intérieur, en sort une canette de bière qu’il commence à siroter avec délectation. Après quelques minutes, il baisse la glace et jette la canette vide par la portière, en direction du sous-bois. Il ouvre ensuite un paquet de ses biscuits préférés. Ils sont un peu trop sucrés aux yeux de son médecin. Il les avale néanmoins goulûment. L’emballage des gâteaux suit le même chemin que la canette. Puis il prend dans sa poche intérieure un énorme Havane, l’allume avec son briquet en or et le plante entre ses lèvres adipeuses. Avec l’air satisfait de l’homme qui contrôle tout, il commence à tirer sur le cigare. Une fois consumé, le mégot va rejoindre canette et emballage dans un bosquet. Bien sûr il y avait un panneau « Attention au feu » un peu plus bas sur la route mais Banknote ne s’en souvient plus et de toute façon il s’en moque.
Ragaillardi par cette pause, le conducteur s’apprête à redémarrer son véhicule lorsqu’on tape à la portière, deux petits coups secs. Il regarde mais ne voit rien. Persuadé d’avoir rêvé, il met en route son moteur. Deux coups secs retentissent à nouveau. Il baisse la vitre, se penche à la portière et voit un étonnant petit bonhomme, ne mesurant pas même un mètre. Il est grassouillet, vêtu d’un pourpoint vert, une capuche de même couleur sur la tête. Ses pieds sont nus, ses yeux vifs et rieurs et il arbore de grandes oreilles pointues. Les mains sur les hanches, l’étrange créature fixe Banknote d’un air goguenard.
- Excusez-moi, l’ami, je m’appelle Douggedin Lightfoot et je suis chargé de la propreté de cette forêt. Si mes yeux ne sont pas abusés par l’hydromel, il me semble que vous avez abandonné en ces lieux de bien vilains détritus.
Banknote se frotte les yeux de stupeur mais ne dit rien. Le petit bonhomme reprend :
- En conséquence, je vous serais reconnaissant de bien vouloir descendre de votre chariot afin de ramasser au plus vite ces objets qui ne peuvent qu’indisposer les habitants de cette forêt.
Banknote, encore sous l’effet de la surprise, n’en retrouve pas moins rapidement toutes ses capacités. Après tout, dans le milieu de requins de la finance où il évolue d’ordinaire, il ne faut jamais se laisser désarçonner. Il doit avoir en face de lui un de ces crétins d’écologistes, ou peut-être un garde-forestier venu d’un village voisin. Quant à son aspect bizarre, un esprit rationnel ne peut que l’attribuer à la consanguinité qui doit régner dans ces campagnes attardées. La réponse de l’industriel est cinglante :
- Tes ordures, tu te les prends et tu te les mets au cul, débile !
Et le gros 4X4 démarre dans un crissement de pneus. Après que le nuage de poussière provoqué par ce départ brutal se soit dissipé, Banknote jette un œil dans son rétroviseur. Mais il n’y a plus personne.
Pendant quelques minutes, l’homme d’affaires s’interroge sur cette rencontre. Mais très vite ses soucis reprennent le dessus et bientôt les chiffres, les budgets prévisionnels et les dividendes remplacent dans ses pensées le petit lutin aux oreilles pointues. Après quelques kilomètres, Banknote ne serait même plus capable de décrire sa rencontre.
Le voyage se poursuit sans histoire pendant près d’une heure. Au détour d’un virage, la route, désormais plus étroite et couverte par les frondaisons, est traversée par un torrent. Ronald Banknote lâche une bordée de jurons contre cette « putain de nature », coupe le contact et descend de son véhicule. Heureusement, le cours d’eau n’a que quatre ou cinq mètres de large, semble peu profond et peut donc facilement être franchi à gué. Prudemment, le gros homme, rendu plus rouge par l’effort, fait avancer son véhicule. Bien sûr, le fond du torrent est vaseux, les roues s’enfoncent et patinent. Le 4X4 ne veut plus bouger, malgré les coups d’accélérateur rageurs de son propriétaire. Celui-ci descend, trempant dans l’eau glacée son pantalon de costume Cerutti. Heureusement, Banknote est un homme du XXème siècle, jamais pris de court, habitué à affronter les tracas de la vie quotidienne. Il commence donc à dérouler le câble du treuil dont son 4X4 est équipé - enfin, cette option coûteuse va trouver son utilité ! - et attache le grappin autour d’un jeune arbre qui pousse de l’autre côté. Il va pour mettre en route le treuil lorsqu’une voix fluette retentit :
- Non Messire, s’il vous plait, ne faites pas cela !
Il faut à Banknote quelques secondes pour repérer la source de cette voix : une charmante jeune fille, les yeux implorants, vole - oui, nom de Zeus, VOLE ! - un mètre au-dessus de sa tête. Elle est entièrement nue, sa peau est pâle, presque translucide. Dans son dos, deux ailes allongées battent frénétiquement l’air.
- Vous comprenez, j’ai construit ma maison dans cet arbre. Il ne supporterait pas le poids de votre chariot et se briserait. J’ai mis des semaines à construire ma demeure.
En effet, les yeux comme des billes, Banknote distingue à travers le feuillage les cloisons de ce qui pourrait être une hutte. La créature volante pourrait bien dire la vérité et vivre dans cet arbre. Banknote présente encore des traces d’humanité - et surtout, en vieux pervers qu’il est, il ne sait résister aux charmes d’un corps aussi parfait que celui qu’il a actuellement devant les yeux -. Il déclare donc à la créature qu’il veut bien attacher son câble à un autre tronc.
- C’est hélas impossible, Messire, car chacun de ces arbres abrite la maison de l’un de mes amis. Non, la seule solution serait pour vous d’aller chercher secours au village plus bas sur la route. Là-bas vous trouverez des bras charitables pour vous aider à sortir de ce mauvais pas.
Banknote se souvient qu’il a traversé ce village au moins quinze kilomètres avant le gué. Beaucoup trop loin pour un homme pressé. De plus, la peur le gagne. La peur de ce que l’on rencontre dans cette forêt, la peur de ce que l’on ne comprend pas. D’un geste décidé, il actionne la commande du treuil. Arraché à la vase, le véhicule fait un bond en avant. Dans un craquement sinistre, le tronc de l’arbre se brise comme un fétu de paille. Sans entendre les pleurs de la jeune fille ailée, Banknote saute dans sa voiture et s’enfuit en catastrophe. Son cœur bat à tout rompre, de grosses gouttes de sueur perlent sur son front. Pourtant, une fois encore, il parvient à se raisonner. Après tout, on vit à une époque où l’on maîtrise l’atome - on en est même à songer à envoyer nos déchets radioactifs sur la Lune ! -, où l’on peut envisager de cloner n’importe quel animal - ce qui devrait désespérer les grandes dames qui aiment à se parer de manteaux de fourrure ; de quoi auront-elles l’air, lorsqu’on pourra fabriquer des dizaines de renards argentés ? Enfin, au moins ne les embêtera-t-on plus avec ces soi-disant espèces protégées ! -. Bref, un homme jouissant des avantages de cette époque formidable ne saurait être effrayé par une apparition irréelle. Non, l’explication, c’est qu’il est victime d’hallucinations. Il a déjà subi des troubles cardio-vasculaires. Son docteur l’a prévenu à maintes reprises, son régime alimentaire est trop riche. Mais les meilleurs contrats se signent toujours autour d’une table bien garnie...
Pourtant, le troisième incident ne tarde pas à se produire. Banknote roule vite, trop vite pour quelqu’un d’énervé et qui n’a pas l’expérience de la conduite sur des chemins difficiles. Devant lui, un berger est en train de faire traverser la route à son troupeau. Banknote écrase de toutes ses forces la pédale de frein. Les roues se bloquent. Les dernières brebis n’ont pas le temps de s’écarter de la trajectoire du véhicule incontrôlé. Les immenses pare-chocs heurtent deux des bêtes. Elles meurent sur le coup, l’échine rompue. Le berger s’approche du véhicule. Il s’appuie sur un immense bâton sur lequel sont gravées des runes aux formes étranges. Dans son dos, il porte un arc long et un carquois garni de flèches à l’empennage coloré. Ses yeux sont deux fentes ; ils ont l’éclat et la froideur de l’acier. Il prononce quelques mots, dans un langage fluide et chantant que Banknote ne comprend pas.
- Oui, oui, ne vous inquiétez pas, je vous dédommagerai !
L’industriel ne s’arrête pas. Il sait bien que jamais il ne reviendra pour indemniser l’énigmatique pasteur. L’heure tourne, la luminosité diminue et Ronald Banknote ne désire plus qu’une chose : jeter un coup d’œil rapide à l’emplacement du futur chantier et repartir ensuite vers le brouhaha rassurant de la ville. La dernière partie du voyage se déroule dans un paysage de plus en plus désolé. La forêt devient de plus en plus dense et sombre, de plus en plus mystérieuse également. Enfin, le 4X4 s’immobilise dans la clairière cochée sur la carte d’état-major posée sur le tableau de bord. Banknote descend, un carnet à la main pour prendre des notes. Le torrent n’est pas loin. On entend le fracas de l’eau qui se brise sur les rochers, derrière un rideau d’arbres. L’homme se dirige dans cette direction. Bientôt, il contemple un spectacle impressionnant, même pour l’habitant blasé des villes qui a tout vu à la TV : celui d’un torrent de montagne en pleine furie. L’eau bondit, gicle, éclabousse. Une faille s’ouvre entre la paroi rocheuse et la cascade. Banknote s’y glisse, mû par une quelconque curiosité.
La visibilité est réduite, mais il distingue quand même les contours d’une vaste grotte. Il avance de quelques mètres. Quelque chose scintille dans le fond de la cavité. Progressant prudemment sur le sol glissant, il continue d’avancer. Bientôt, sa raison vascille : devant lui se dresse un immense tas de pièces d’or. Au milieu des pièces, des objets divers sont dispersés, en or également, et sertis de pierres précieuses : coupes, coffrets, colliers. Mais le plus étonnant, c’est le fabuleux animal allongé sur cette montagne de richesses. On dirait un gigantesque lézard, de quinze ou vingt mètres de long. Son corps est recouvert d’écailles d’un rouge profond. Sur son dos, deux vastes ailes parcheminées sont repliées. L’animal a les yeux fermés, son corps palpitant au rythme de sa respiration. Sa longue queue est agitée de soubresauts.
A l’approche de Ronald Banknote, les yeux de l’animal s’entrouvrent et fixent l’intrus. Ils luisent comme de la braise.
- Viens, je t’attendais.
La voix de la créature est grave et posée mais aussi très lasse. Banknote ne s’étonne même pas de l’entendre parler. Il reste béat, son regard allant de l’animal au fantastique trésor amoncelé sous lui.
- Je suis Lömegald l’Ecarlate, Dernier des Anciens Dragons, et Maître de cette forêt. Depuis ton arrivée sur mon territoire, tu n’as apporté que dérangement à ses habitants. Tu as montré le manque de respect pour autrui dont sont capables les Hommes. Comme tes semblables, tu n’es qu’égoïsme et mépris des autres. Et les raisons qui t’amènent sont bien pires encore. Tes projets pour cet endroit équivalent à la destruction totale de sa faune et de sa flore, et à l’exode pour ses habitants. Mon rôle de protecteur de cette contrée me commande de te tuer sans autre forme de procès. La sentence peut te sembler bien lourde, mais elle acquiterait tous tes pêchés passés.
Le Dragon reprend son souffle. Il a l’air très faible et fatigué.
- Mais je suis âgé de plusieurs milliers d’années, et aujourd’hui il est temps pour moi de rejoindre mes Ancêtres. De toutes les espèces qui peuplent la Terre, l’Homme est de loin celle qui m’a le plus déçu. Je vis mes derniers instants, je ne veux pas partir sur cette impression défavorable. Tu vois ce trésor ? Je l’ai accumulé pendant toute mon existence. En ce jour je te propose un marché : tu vas distribuer ces richesses à ceux de tes frères qui sont dans la peine et la misère. En échange, j’épargne ta vie. Mais prends garde, si tu essaies de me tromper, tu causes ta perte. Acceptes-tu le marché ?
Banknote, livide, acquiesce d’une voix tremblante. Un sourire satisfait illumine le visage du vieux Dragon. Il repose sa tête sur ses pattes antérieures, ses yeux se ferment pour ce qui semble devoir être l’Eternité. Lorsqu’il a donné sa réponse, Banknote était sans doute sincère. Maintenant, devant la dépouille du monstre fabuleux, l’appât du gain reprend le dessus. Le gros homme se jette vers les objets les plus proches. Il en remplit le 4X4, il reviendra demain avec quelques hommes de main chercher le reste.
Du retour en voiture, il ne garde aucun souvenir. Les pensées se bousculent sous son crâne : il essaie d’évaluer l’importance du trésor qui s’offre à lui, il pense à l’usage qu’il fera d’une telle fortune, il tente de se remémorer les événements extraordinaires de cette journée. Le soir, Ronald Banknote reste tard dans le vaste bureau situé au trentième étage de la tour qu'occupe sa société. Il cherche sur Internet des renseignements sur certaines des pièces d'orfèvrerie qu'il a ramenées de la grotte. Il y a forcément une explication rationnelle. Peut-être est-il tombé sur la cachette où des truands, du passé ou du présent, ont entassé leur fabuleux butin... Il appelle ses avocats, pour se renseigner sur les lois concernant la découverte d'un trésor. Petit à petit, le côté fantastique de son aventure lui échappe. Fatigue, surmenage, stress... Il a tout imaginé. Certains voient des soucoupes volantes, lui a vu des personnages de contes, point final. Il se rendra demain chez son médecin, dès l'ouverture de son cabinet. Un bon bilan, le sermon habituel du toubib, et il repartira rassuré.
Tôt le lendemain matin, l'équipe de nettoyage retrouve les restes calcinés de Ronald Banknote, assis à son bureau. Le verre de l'immense baie plongeant sur le quartier des affaires a fondu. Après enquête, experts et pompiers doivent avouer leur incapacité à trouver la cause de l'accident, ou du meurtre... Comment un incendie a-t-il pu se déclarer à cette hauteur, en restant localisé dans une zone aussi limitée de la pièce ? Le capitaine des pompiers déclare aux journalistes : « C'est un peu comme si un hélicoptère s'était maintenu en vol stationnaire au niveau de la baie vitrée du bureau et qu'avec un super lance-flammes, on avait brûlé ce malheureux, directement à travers la vitre... Pour ce que j'en sais, un tel lance-flammes n'existe pas... ».
Telle est l’histoire de Ronald Banknote. Bien sûr, homme moderne, cette histoire tu t’en fous. Tu la trouves peut-être ridicule, tu me crois un peu fou. Tu ne penses qu’à t’enrichir, à avoir la plus grosse voiture ou le costume le mieux coupé, à être vu dans les soirées mondaines, au bras des femmes les plus élégantes. Mais si tu prenais la peine de regarder les choses avec les yeux de ton enfance, en t’affranchissant de tes préjugés d’adulte ; si un jour tu te retrouvais égaré dans une forêt profonde, alors peut-être que toi aussi tu les verrais, les Elfes et les Lutins, les Fées et les Dragons. Moi en tout cas je les vois, et ils m’aident à supporter la vie près de toi. Et n’oublie pas, homme de peu de foi, que, quelque part, un Dragon veille sur toi...
Ecrit un soir de fièvre où médicaments et alcool n'avaient pas fait bon ménage, en avril 1997.