Cet été, deux de mes cinéastes favoris encore en activité (la plupart ayant déjà été fauchés par la Moissssonneuse de Vie) ont sorti leur nouveau film. Quentin Tarantino et Woody Allen. Le premier parle à mes tripes, le second à mon cerveau. Mais les deux me titillent la glande à plaisir. Et je ne parle pas de la prostate. Allez, une petite chronique-éclair.
Le Woody Allen, ensuite. "Whatever works". Après son escapade européenne (trois films à Londres, un à Barcelone), le cinéaste qui voit la vie en (név)rose rentre au bercail. Et c'est quand même à New-York qu'il est le meilleur. Il retrouve ses marques, son style, sa verve. S'il fallait résumer le film en une phrase, ce serait ça : une histoire de cul et de Q.I. En gros, c'est la rencontre entre un physicien aigri et misanthrope et une jeune fille paumée et naïve. Tout un tas de personnages vont se téléscoper. C'est drôle, ça fait réfléchir. Un seul regret, c'est que le réalisateur à lunettes n'ait pas lui-même interprété Boris Yellnikoff, le scientifique déprimé, fataliste et boîteux. D'accord, la doublure qu'il a embauchée est convaincante, mais c'est quand même dommage. Peut-être son psychiatre le lui a-t-il déconseillé ?
En fait, Tarantino et Woody Allen ne se renouvellent pas plus l'un que l'autre. QT se contente de reproduire les films dont il s'est gorgé quand il était jeune et fauché, en ajoutant de la musique de western ; WA parle toujours de la mort, de Dieu, de l'entropie, et de tout un tas d'autres sujets fondamentaux, sur fond de jazz. Dans les deux cas, les dialogues sont truculents et hyper travaillés, les deux films méritent d'être vus une deuxième fois pour en apprécier la richesse. Très peu d'action dans le Tarantino, d'ailleurs. Mises bout à bout, les scènes d'action durent à peine plus longtemps qu'une pub pour Budweiser. Ils pourraient facilement être adaptés au théatre. Pour "Whatever works", c'est évident. Pour "Inglorious Basterds", il faudrait juste brûler le théatre à la fin...